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12.    Kyoto, jour 4

  • jean-claudedunyach
  • 4 oct.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 oct.

Il pleut, alors on fait les boutiques. Kyoto, comme la plupart des grandes villes japonaises, est abondamment dotée de galeries marchandes immenses où on trouve de tout. On loge dans le bon quartier, mais on essaiera aussi d’aller près de la gare, dans la partie souterraine.

On croise de jolies maisons et des enseignes... Ou des reflets.

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Pas très loin de l’hôtel, une des galeries est consacrée à la nourriture sous toutes ses formes : beaucoup de poissons et crustacés – dont les pinces des crabes des neiges géants – mais aussi de la viande, plus ou moins luxueuse (on a vu des brochettes de bœuf waygu saupoudrées de caviar).

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Plus d’innombrables échoppes vendant des trucs pas toujours identifiables, souvent séchés et enveloppés de plusieurs épaisseurs de plastique. On a acheté un sac de morceaux de pomme, qui étaient emballés par deux dans de mini-sachets. Pas étonnant qu’ils aient des problèmes de recyclage.

Il y a deux autres choses qu’on trouve en abondance dans le Japon qu’on a visité : des capteurs et des gri-gris.

Les capteurs, d’abord : on finit par s’habituer aux caméras dans les ascenseurs qui détectent aussi votre étage quand on passe la carte-clé devant le lecteur (si vous voulez aller à un autre étage que le vôtre, c’est un peu plus compliqué), aux toilettes qui vous accueillent avec une phrase gazouillée et qui se mettent illico à chauffer avant même qu’on y pose les fesses, aux portes automatiques qui chuintent gracieusement à votre arrivée, aux magasins qui vous balancent une ritournelle quand on s’approche d’un comptoir, aux escalators qui annoncent fièrement « cet escalator descend – ou monte, ils ne sont pas sectaires »… Et je ne parle même pas des smartphones, omniprésents et greffés à la main de tout le monde. Près d’un million de capteurs par habitant, si j’en crois les statistiques. Le monde urbain est entièrement numérisé, avec ses immenses pubs animées façon Blade Runner et son wi-fi omniprésent (pas toujours rapide, cela dit). On cesse vite d’y faire attention, pourtant on devrait. Nos jumeaux numériques ont été tracés depuis notre arrivée à l’aéroport d’Osaka. Ce sera pratique si on a besoin d’un alibi, mais c’est aussi déroutant.

Et les gri-gris… les doudous, les amulettes de protection, les petits machins feel-good à collectionner qu’on récupère dans les distributeurs automatiques disponibles partout ;

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les statues tutélaires à l’entrée des maisons, les peluches – on croise des élégantes qui en ont une demi-douzaine accrochées à la ceinture ; les bars à bestioles, chienchien ou chachat ou les deux.

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Tout le monde connaît les maneki-neko, ces chats qui remuent la patte pour vous porter bonheur – on en voit des millions. Mais il y a aussi les amulettes qu’on achète dans les temples, chacune d’elle étant spécialisée (porte-chance pour votre examen de premier niveau, de deuxième niveau, de troisième niveau, pour votre santé (nombreux symptômes disponibles), pour votre demande d’augmentation, votre recherche d’emploi…). Ce n’est même pas de la superstition, c’est juste le sentiment que l’univers visible est connecté à un ensemble de forces qu’on appelle par commodité des Dieux, et dont on cherche à s’attirer les bonnes grâces par tous les moyens. Comme si on n’existait qu’en fonction de l’attention que l’univers vous porte.

À côté de ça, les gens se selfient à qui mieux mieux, ou se font photographier par leurs ami(e)s dès que le décor s’y prête. C’est tout un rituel : on prend la pose, style manga, on sourit, style manga là-aussi, on baisse les yeux si on est une fille, on les relève avec fermeté dans le cas inverse, on fait le V de la victoire avec les doigts. Puis on se crispe sous la mitraille. Et pendant ce temps-là, les voisins attendent de pouvoir passer.

Au milieu de tout ça, nous glissons comme des ombres…

 
 
 

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