14. Kyoto, jour 6
- jean-claudedunyach
- 6 oct.
- 2 min de lecture
On dit que le silence est le langage du divin. Pour moi, c’est le murmure des jardins.
Donc, aujourd’hui, nous traverserons les jardins de l’Empereur.
Sur le chemin, au milieu des boutiques pas du tout touristiques, il y a des temples,

dont un consacré à un des anciens empereurs, justement – une histoire un peu dramatique à base de peste et d’esprits pas contents qu’il a fallu apaiser avec de jolis bâtiments sacrés. Ils sont à chaque fois mignons et quasiment déserts, ce qui nous change d’Inari. Rien de particulièrement étonnant, architecturalement parlant, mais ce sont des haltes bienvenues.
Les quartiers qui se succèdent sont loin des zones fréquentées. Des petites maisons ou des immeubles de deux ou trois étages, des recoins soigneusement fleuris, parfois un minuscule ruisseau à l’eau limpide. Du coup, on se sent comme dans un roman de Ito.
Les jardins eux-mêmes sont immenses, avec de très grands arbres

et, au milieu, le palais de l’Empereur (que nous ne visiterons pas cette fois-ci, on connaît) et un autre palais plus petit qu’on aurait volontiers exploré, mais il était malheureusement fermé. Donc, on sort à la recherche d’un endroit où manger et notre bonne fortune nous fait nous arrêter devant un tout petit endroit sans enseigne ni menu extérieur. Rien qui ressemble à un restaurant, sauf quelques personnes qui grignotent à l’intérieur.
On pousse la porte, on est accueilli par une dame un peu inquiète qui nous demande si on veut vraiment manger et qui nous prévient qu’il n’y a qu’un seul menu. Autour de nous, trois ou quatre tables où quelques employés dégustent un plateau de… trucs. Il n’y a pas de boissons, juste une carafe d’eau et des verres. Pas de couverts, des baguettes. On se sert soi-même.
Installés à la dernière table, on attend. Et arrivent deux plateaux, identiques à ceux de nos voisins.

C’était délicieux ! Une des meilleures soupes miso de notre vie, des beignets de tofu croustillants fourrés d’un mélange de soja et d’oignons, des tempuras variés, divers condiments savoureux et du riz. De quoi nous rassasier, en prenant le temps de savourer. Et on a payé 1000 yens chacun, un peu moins de 6 euros au cours actuel.
Nous avons félicité la dame en sortant, qui semblait un peu inquiète de la réaction des touristes mal habitués que nous sommes. Qu’elle se rassure, le rapport qualité/prix était exemplaire.
Du coup, agréablement lestés, nous sommes rentrés en suivant la rivière. Ici, tout est propre, limpide, l’eau parfaitement claire abrite des poissons qui nourrissent les nombreux échassiers.

On respire à pleins poumons un air qui sent les fleurs. Pour la deuxième fois en deux jours, nous sommes survolés par une grue, ce qui porte bonheur. Et on croise des Asiatiques qui jouent à la pétanque en pointant avec une concentration extrême, dans la posture recommandée par les manuels. Kyoto possède plein de visages, nous avons beaucoup aimé ceux qu’elle nous a montrés aujourd’hui.
















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