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15.    Kyoto, jour 7 et dernier

  • jean-claudedunyach
  • 8 oct.
  • 3 min de lecture

Une semaine, c’est insuffisant pour faire le tour de Kyoto. Il faut donc faire des choix drastiques – on ne verra pas le Pavillon d’Or cette année. En plus, nous avions une tâche essentielle à accomplir ce matin : passer à la gare centrale pour obtenir nos rail pass (le ticket qui nous permet de voyager gratuitement sur le réseau des trains japonais pendant 3 semaines). Sachant que la gare de Kyoto est immense, pas toujours bien fléchée, on s’attendait à des difficultés et on avait prévu d’y passer la matinée.

En fait, ce fut assez simple et surtout rapide. L’efficacité japonaise, toujours.

On part à pied jusqu’à une station de métro assez lointaine, mais sur la ligne directe vers la gare. Une fois là, on suit les indications JR (Japan Rail) jusqu’à une information (déserte) qui nous renvoie à la porte à côté. 5 minutes de queue et une charmante Japonaise bilingue nous obtient nos pass (ne pas oublier son passeport) et nous fait la réservation pour Himeji le lendemain.

Du coup, on est parti visiter un temple situé à 20 minutes de marche. Curieuse balade le long de la gare, puis dans une étroite ruelle incurvée qui passe sous la ligne de chemin de fer. Ça fait un peu coupe-gorge, s’inquiète Régine, mais il est difficile de se sentir en danger dans ce pays. D’ailleurs il ne nous arrive rien.

Le temple lui-même est un vaste complexe de bâtiments divers, tous très beaux.

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Il y a aussi un musée (cher) regroupant des objets religieux et une grande salle pleine de statues de Bouddha, de divers Boddhisattva et autres guerriers protégées par un garde à moitié endormi. La frustration, c’est qu’on ne peut pas photographier les statues, nulle part. Pour ne pas les déranger, nous explique-t-on, ce que je peux comprendre. Ça n’empêche pas divers touristes de le faire.

Il est parfois difficile pour nous de comprendre les différences nuances du bouddhisme. Ici, chaque temple ou presque est créé par un moine fondateur d’une des innombrables branches de la croyance. Mais il y a des constantes : la plupart des bâtiments ont été brûlés, souvent plusieurs fois (ils sont en bois) et reconstruits à l’identique. Les arbres sont soigneusement étayés afin qu’ils ne s’effondrent pas sous leur propre poids. On ne s’en aperçoit pas, ce sont des constructions intemporelles. La pagode de 5 étages, la plus haute du Japon dans sa catégorie, est bâtie de telle sorte que les étages sont structurellement indépendants. En cas de tremblements de terre, elle ondule comme un serpent, mais ne s’effondre pas.

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C’est aussi une constante, par ici : les temples sont des lieux de rassemblement en cas de séisme… Il y a d’immenses espaces vides entre les bâtiments, donc on ne risque rien à s’y masser. Du coup, il y a des instructions en plusieurs langues à l’entrée pour indiquer ce qu’on doit faire. Ça surprend au début, puis on s’habitue.

On retourne grignoter à la gare – il y a des galeries entières de restaurants – puis on part visiter un jardin. Sauf que sur le chemin, on croise un autre temple, monumental, qu’on adore.

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Balade en chaussettes d’un bâtiment à l’autre – on revoit les énormes cordes noires tressées avec les cheveux des dévotes qui consacraient leur chevelure au temple… Les cordes de chanvre habituelles n’étaient pas assez solides pour tracter dans la neige les énormes troncs de cèdre dans lesquels on taillait les poutres. Sous nos pieds, les planchers de bois craquent avec distinction, chaque bâtiment immense (et gratuit, pour une fois) abrite son lot de statues gigantesques, absolument magnifiques. Il n’y a pas trop de monde, beaucoup de croyants méditent devant les autels, ça sent l’encens et les fleurs. Un moment magique.

Du coup, quand on arrive au jardin que l’on voulait visiter, il est trop tard – il ferme dans moins d’une heure et la dame qui vend les billets nous prévient en mauvais anglais que ça ne suffira pas pour s’y balader. Tant pis, on reviendra une autre année – le Japon a quelque chose d’intemporel. Alors on rentre en suivant la rivière et ses hérons,

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dans des ruelles sinueuses adorables, puis on fait un crochet pour ramener des mochis de notre boutique préférée avant de rentrer sagement.

Demain, nous serons à Himeji.

 
 
 

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