25. Kagoshima, jour 4
- jean-claudedunyach
- 17 oct.
- 3 min de lecture
La température a un peu baissé. On a dû perdre 5 degrés, ce qui est appréciable. Donc on est parti à pied à travers la ville, en direction du musée d’art. On a d’abord suivi la rivière qui passe à quelques mètres de notre hôtel,

en profitant au passage d’un marché aux plantes et aux fleurs. Les prix sont hallucinants : trois fois moins chers qu’en France. Régine me dit que, vu le climat qui règne ici (beaucoup de chaleur et de pluie), tout doit pousser. En tout cas, on a regretté de ne rien pouvoir ramener en France. Il y avait de magnifiques bonsaïs, des agrumes à quinze euros le pot, des fleurs de toutes sortes arrangées avec goût et des arbres fruitiers. Tant pis, on essaiera de faire le marché aux fleurs d’Amsterdam, à notre retour. On rapportera des bulbes et des cyclamens de Naples.
Sur le chemin du musée, il y avait un temple, signalé par un immense torii à l’entrée. Ce n’était pas le plus beau qu’on ait vu, mais il y a toujours des lanternes japonaises finement travaillées, des statues, et la forêt très touffue qui commence juste derrière.
Et le musée, situé juste à côté, présentait une exposition assez complète de Foujita, peintre japonais parti étudier en France où il a longtemps vécu, en fréquentant Picasso, Modigliani et le reste des peintres de Montmartre. La frustration, c’est qu’on ne peut rien photographier une fois de plus. Alors on peut juste dire que c’était assez passionnant… Foujita est un remarquable dessinateur, fasciné entre autres par les chats et les enfants… J’ai regretté qu’on ne lui ait pas proposé d’illustrer Alice au pays des merveilles. Il aurait sans doute produit des merveilles.
Il aimait bien se représenter lui-même, également. L’exposition abritait une bonne douzaine de ses autoportraits, dont celui qui a servi pour l’affiche.

Le musée abrite aussi une collection d’art moderne, avec divers grands noms, dont un Dali, un Vlaminck, un beau Monet (en existe-t-il de moches ?), et à côté un Warhol qui fait piètre figure et un exemplaire d’arte povero (une toile rouge monochrome percée d’un coup de rasoir, de Fontana) qui relève du n’importe quoi assumé, à mon goût.
Et bien sûr quelques belles poteries, une statue de Rodin et une autre de Mailhol… la routine.
Comme on était dans le grand quartier des boutiques – plusieurs kilomètres de galeries marchandes entrecroisées –, on a fait les magasins. C’est fascinant de se balader dans des rayonnages de vêtements ou d’objets à la fois exotiques et décalés (on a vu beaucoup de beaux pulls, mais vu les 30° qui règnent, on n’a pas été tentés). Et quand on en a eu marre, on a grignoté dans un des restaurants nichés dans un grand magasin. C’est une bonne idée, d’ailleurs, car la nourriture est irréprochable et les prix très bas.
On a quand même acheté du thé (anglais, on ne se refait pas) et photographié des statues, des galeries en perspective, des vitrines d’Halloween.
J’ai cédé à la curiosité et je suis allé voir à quoi ressemblait une salle de Pachinko. C’était censé être un croisement entre le flipper et les jeux de boules à l’ancienne qu’on lance à la main, sauf que mes informations dataient de trente ans. Ce qu’on voit, ce sont des rangées de machines ultramodernes, façon Las Vegas, type machines à sous ou jeux vidéo incompréhensibles. Le tout ponctué, comme partout, de musiques agaçantes et de voix haut-perchées annonçant des trucs en japonais.

Quand on est rentré, le soir commençait à tomber. C’est le moment où les lumières s’allument, ou les enseignes redoublent de créativité. Du coup, on ne voit jamais les étoiles.




































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