30. Oita, deuxième jour (Yufuin)
- jean-claudedunyach
- 22 oct.
- 3 min de lecture
Régine me disait hier qu’elle pourrait vivre au Japon. C’est un pays farci de règles inamovibles, claires, que tout le monde suit – on sait toujours ce qu’on a à faire et surtout comment le faire. Ça lui conviendrait. J’en suis moins sûr en ce qui me concerne… J’aime trop improviser, casser les routines. Mais je comprends son sentiment. C’est un pays rigide, mais rassurant.
J’y pense durant le petit déjeuner, particulièrement copieux et varié. Chaque fois que je croise le regard d’une des serveuses, elle s’incline et me salue en murmurant un remerciement. Je dois donc apprendre à ne pas regarder les gens en face pour leur éviter d’avoir à s’incliner. J’apprends aussi les règles de courtoisie dans les ascenseurs – le dernier qui rentre doit appuyer sur le bouton de fermeture des portes sans regarder personne, ce qui ne sert à rien, paraît-il. Et les messages gazouillés quand la porte s’ouvre et se ferme ne sont plus traduits en anglais…
Donc, ce matin, départ vers Yufuin, villégiature touristique située à une heure et demie de train d’Oita. Il fait vraiment froid (on est tombé à 15°C, autant dire qu’on a changé de saison depuis notre arrivée) et il fait humide. Le train est à peine chauffé, on voit des écharpes de brume sur les sommets environnants, recouverts de forêt. On s’arrête toutes les dix minutes dans une gare locale. C’est plutôt joli, mais vite monotone.

Yufuin nous laisse des sentiments mitigés. J’y ai trouvé du charme, mais Régine pas du tout. De la gare, minuscule et envahie de touristes asiatiques, part une très longue avenue bordée de boutiques pour touristes et de restaurants, avec des enseignes travaillées, souvent mignonnes.
Elle va jusqu’au minuscule lac Kinrin-ko bordé d’un temple, avec des sources chaudes qui s’y déversent en créant de beaux effets de vapeur à la surface. Donc on aperçoit le traditionnel héron, on admire l’inévitable Torii planté dans l’eau, les jolies devantures (difficiles à photographier, car le coin est envahi de gens avec des parapluies).
Le mont Yufu, qui domine la ville de ses 1500 mètres, est perdu dans la brume. On ne le verra pas.
Au milieu de tout ça, il y a un recoin appelé Village Floral de Yufuin qui regroupe de minuscules boutiques, dont une réplique de la fameuse boulangerie de Kiki la Petite Sorcière de Miyazaki. Il y a aussi une boutique Harry Potter, une autre consacrée à Snoopy et aux Moumines finlandaises. Pas vraiment dépaysant. On en a fait le tour en cinq minutes, c’est aussi japonais que Disneyland.
J’oubliais les quelques statues cueillies au passage…
Dans les boutiques, outre les habituels souvenirs, on trouve des choses bizarres comme des extraits de placenta de cheval ou de la bière aux marrons (il y a aussi des vendeurs de marrons chauds). Les chips de patate douce sont sculptées comme des œuvres d’art,

les gâteaux à la cannelle sentent divinement bon. Dans la boutique de donuts, près de la gare, la machine qui les fabrique est exposée à la vue de tous, c’est fascinant.

Régine s’offre une écharpe et un parapluie, nécessité fait loi. Quand on se pose pour manger dans un des restaurants de l’avenue principale – un peu plus cher que dans d’autres villes, mais excellent – les deux dames asiatiques assises à côté de nous complimentent Régine sur sa façon de tenir ses baguettes.
Avec tout ça, on manque les bains chauds (les onsens) parce qu’ils sont assez loin de la ville et que ça n’intéresse pas Régine. Il y en a à Oita, j’espère pouvoir les essayer demain. On verra.
Une heure et demie de train (glacial) plus tard, on est de retour à Oita, accueillis par un monstre bizarre installé dans la gare.

Notre chambre bien chauffée nous semble paradisiaque. On fait quelques courses de base pour ce soir (raisin et yaourts, plus du chocolat) et on lance une lessive dans l’une des machines en libre-service de l’hôtel. On voit la nuit tomber par la fenêtre de notre septième étage, mais ça ne nous donne pas envie de ressortir…
































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