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31.    Oita, troisième jour

  • jean-claudedunyach
  • 23 oct.
  • 3 min de lecture

Un arbre de Noël d’Halloween (oui, je sais, c’est un concept de fou, on est au Japon…) est installé dans le hall de l’hôtel. On sent que la date fatidique se rapproche, l’air est chargé d’électricité (sans doute aussi à cause des orages). Va-t-on se déguiser ce soir-là ? Le suspense est insoutenable.

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Une chorégraphie spéciale se met en place dans les minuscules chambres d’hôtel qui sont notre lot depuis le début. Le premier entre, enlève ses chaussures et les range dans la toute petite alcôve où est suspendu un chausse-pied, enfile les chaussons blancs (optionnels) fournis par l’hôtel… Puis il s’avance dans la pièce pour laisser la place au suivant, en zigzaguant entre les valises qui bloquent en partie l’étroit couloir. On passe son temps à s’esquiver l’un l’autre, façon toréador. La règle veut que le lit reste libre, si on veut s’asseoir ou s’allonger, mais elle n’est pas toujours respectée. Quant à la salle de bains lilliputienne qui inclut les toilettes et une minuscule baignoire, on apprend à coexister sans se regarder – nous sommes un vieux couple.

Aujourd’hui, il fait gris, froid, et la pluie menace. On n’a pas envie de refaire du train, donc on se contentera des musées locaux et des balades dans les galeries abritées. Le Japon, s’est aussi une ambiance, un rythme très différent de la France, quelque chose de difficilement définissable, mais qu’on ressent sans pouvoir se l’expliquer. Marcher dans une ville japonaise, surtout sans touristes, est une expérience qu’on est toujours ravis de renouveler.

Le musée préfectoral est à cinq minutes de notre chambre. C’est un bâtiment moderne, épuré, comme il y en a d’autres sur le chemin.

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À l’intérieur, une large collection d’œuvres d’artistes contemporains locaux – une douzaine de salles avec un ou deux tableaux par artiste (pas d’explications, juste une étiquette en japonais devant chaque tableau dont on découvre qu’elle indique le prix). Beaucoup de choses qui ne nous intéressent pas, mais, de temps en temps, une œuvre nous accroche l’œil. Le problème, c’est qu’il y en a trop ; les tableaux se touchent presque, ils sont organisés suivant des critères qui nous échappent. À chaque fois, c’est techniquement abouti, mais dans la plupart des cas ça ne me raconte rien.

Les sculptures sont marginalement plus intéressantes.

Il y a aussi des objets qu’on pourrait vendre aux enchères durant une convention de Science-Fiction.

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Par contre, à l’étage au-dessus, on tombe sur une collection d’objets d’art artisanaux en bambou. Et là, c’est le choc : il y a des choses admirables.

La préfecture d’Oita est célèbre au Japon pour l’espèce particulière de bambou qui y pousse et dont on tire des tas d’objets du quotidien – cuillères, palets pour le thé, boîtes bento, etc. –, depuis des siècles, en épurant et travaillant avec soin leur forme. Là, ce sont des artistes qui ont créé des objets surprenants, mais on se dit qu’on regardera les humbles ustensiles de notre cuisine d’un œil neuf.


Il y a aussi des estampes de la fin du XIXe siècle,

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des sculptures bizarres.

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Tout un bric-à-brac de musée, accompagné d’explications en japonais que notre téléphone traduit tant bien que mal.

À la sortie, on traîne un peu dans les rues avoisinantes, mais le froid ne nous encourage pas à continuer. On ne ressortira que le soir pour un dîner de tapas japonais (gyosas et beignets épicés, croquettes de poulet et de poisson, plus un plat de nouilles pour moi). À l’exception de la fois où Régine a malencontreusement commandé des spaghettis figées dans de la béchamel (ce dont elle parle encore), on n’a jamais mal mangé au Japon, au contraire. Il faut aimer le type de nourriture qu’on sert ici, mais c’est notre cas.

 
 
 

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