33. Kitakyushu vers Okayama
- jean-claudedunyach
- 25 oct.
- 2 min de lecture
Tous les matins, au petit déjeuner, je dois me rappeler qu’il ne faut jamais rien toucher avec les mains, au Japon. Pour prendre une tranche de pain, un croissant, il faut attraper la pince la plus proche (il y a toujours une pince à côté, parfois même un présentoir de pinces), attraper ce qu’on veut, le laisser retomber dans son assiette et remettre la pince à sa place.
C’est fascinant pour nous, occidentaux, cette espèce de refus du corps sous toutes ses formes. Les seules formes d’attouchements autorisées, socialement, sont celles d’une mère et de son enfant en bas âge. Ici, tenir la main de Régine est presque sacrilège.
Nous partons à 11h vers Okayama, dans un Shinkansen, ces trains ultrarapides qui sillonnent le Japon. Depuis notre fenêtre, on en a vu passer trois ce matin, sur la voie en hauteur qui traverse la rivière. Monter à bord de ce genre de train est une expérience fascinante : tout va vraiment très vite – le Shinkansen ne s’arrête qu’une minute dans chaque gare –, mais il n’y a jamais de panique. En effet, l’emplacement de chaque wagon est inscrit sur le quai et le train stoppe exactement en face du numéro de wagon indiqué. C’est au millimètre près, on a l’impression que s’il y avait un décalage de douze centimètres, le gouvernement tout entier se ferait hara-kiri. Heureusement, de mémoire de japonais, ça ne s’est jamais produit.
Donc on monte et on s’installe sans problème, après avoir casé les valises dans l’emplacement réservé, juste derrière notre siège. Et le paysage se met à défiler à grande vitesse derrière la vitre. On longe la mer, le port d’Hiroshima et ses gigantesques installations pétrolières. J’ai tenté quelques photos qui n’ont rien donné.
Arrivé à Okayama, on perd une bonne partie de l’après-midi à chercher une nouvelle carte SIM pour mon téléphone. On la trouve très facilement dans le Don Qixote situé en face de la gare, mais pour la faire fonctionner c’est une autre histoire. Après plus d’une heure, on finit par trouver quelqu’un qui sait, et qui passe vingt minutes à rentrer des mots de passe et des codes bizarres pour que ça fonctionne enfin – c’était censé être une carte pour touriste, facile à installer. Au total, l’installation nous coûte plus cher que la carte.
On essaie aussi de réserver nos places pour le Shinkansen vers Tokyo, mais la salle d’attente des comptoirs de réservation est bourrée. Plus d’une heure d’attente. On essaiera de le faire par internet, depuis l’hôtel.
Du coup, pas de balade en ville et pas de photos, hormis un petit démon pour nous porter chance.

La nuit tombe, on ressortira peut-être se balader, mais pour l’instant on fait la lessive. Nous dirons que c’est une journée blanche.




Commentaires