38. Tokyo, jour 3
- jean-claudedunyach
- 30 oct.
- 2 min de lecture
En partant vers le musée d’art de Tokyo, ce matin, on a remonté une grande artère uniquement bordée de magasins de pompes funèbres à la japonaise. C’est-à-dire de jolies urnes de divers modèles, des pierres noires dressées avec le nom du (ou de là) défunt(e) gravé en doré, des meubles pour abriter ladite urne, etc. Le tout très mignon, presque pimpant, mais un brin déprimant quand même – surtout à la vingt-neuvième vitrine exposant les mêmes joyeusetés funéraires. D’où une longue discussion sur le trajet pour savoir, au cas où l’un de nous mourait ici, s’il valait mieux faire incinérer le ou la défunt(e) ici pour rapatrier les cendres sans avoir à payer, ou s’il valait mieux ramener le corps en France.
Nous avons des discussions bizarres, je sais. Mais on adore ça tous les deux.
Donc, le musée d’art japonais. Situé dans un grand parc au milieu d’autres musées, dont un consacré aux œuvres occidentales avec, sur le devant, quelques Rodin classiques (le penseur, les bourgeois de Calais), et surtout l’Héraclès de Bourdelle, que j’ai longtemps admiré au musée Ingres de Montauban (qu’on ne devrait jamais quitter, comme chacun sait). On a fait l’impasse ce coup-ci pour passer plus de temps devant les œuvres locales.
Donc, devant vos yeux éblouis, voici des des statues bouddhistes,
de magnifiques kimonos,
des masques,
des paravents peints,
des estampes d’Hiroshige (mon peintre japonais favori),
et diverses poteries, pièces de laque, etc.
Pas besoin d’en dire plus, ce sont des objets extraordinaires.
Dans le parc, il y a aussi des temples,
des offertoires sobres ou grandioses, un lac avec des pédalos en forme de canards de toutes les couleurs.

Vous n’y couperez pas non plus. Ça nous a quand même occupé toute la matinée et le début de l’après-midi, le reste étant consacré à un détour par le syndicat d’initiative pour préparer notre trajet de retour vers l’aéroport de Narita (ce qui a l’air compliqué) et à une lessive dans la laverie automatique voisine (ce qui a été compliqué aussi).
Au total, ça fait des journées. Une alternance de discussions inspirées par des vitrines déprimantes, de moments d’émerveillement devant des chefs-d’œuvre et des énervements maîtrisés devant la complexité des instructions en japonais dessinées sur le couvercle des machines à laver, que mon programme de traduction peinait à rendre compréhensible. Mais notre vie a toujours ressemblé à ça...
























































































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