39.    Tokyo, jour 4

On ne va pas vous infliger des photos de musées tous les jours. Aujourd’hui, ce sera jardins. Un seul, mais très joli, à quelques stations de métro de notre hôtel. Ne râlez pas, demain ça sera peut-être shopping !

Donc, visite tranquille du jardin Koishikawa Kōraku-en, qui a un nom à coucher dehors, mais qui constitue un îlot de paix dans la ville. Juste à côté, il y a le Tokyo dome, un immense terrain de base-ball couvert dans lequel se déroulent les matches et qui dépasse de la cime des arbres comme un vaisseau extraterrestre. Il abrite même un musée consacré au base-ball, me suis-je laissé dire. Je n’ai pas vérifié.

Sur le chemin, on croise un beau Godzilla devant lequel les touristes se font photographier.

Il y a aussi des pokémons, un capitain Flam et diverses statues tirées de mangas. Le tout pour attirer le passant vers un magasin qui propose des tas de choses en relation avec cette culture de l’imaginaire typiquement japonaise. Les mangas, en particulier, sont partout. Les gens en lisent partout, les rayonnages des librairies en sont tapissés. Je suppose que, ce soir, les gamins seront souvent déguisés en héros d’anime. Malheureusement pour eux, il pleut…

Le jardin lui-même est un vaste labyrinthe de sentiers pavés perdu entre les arbres, avec de magnifiques points de vue sur l’étang et les mares, cascades et autres cours d’eau qui le parsèment. Plus un temple ou deux, minuscules. De beaux rochers aux formes torturées (sans doute importés de provinces lointaines) ponctuent le décor avec un goût très sûr.

Pas beaucoup de touristes, quelques visiteurs venus pique-niquer ou prendre des photos de volatiles (oui, il y a un héron, des grues, des canards – on n’est pas encore tout à fait blasés, mais ça viendra).

Une fois sorti des jardins, le reste du décor est constitué de béton froid et de structures métalliques vaguement art déco. On traverse les énormes carrefours sur des passerelles en hauteur,

les quatre voies sont souvent surmontées d’une autre quatre-voies sur pilotis, c’est un enchevêtrement de modernité au milieu duquel surnagent des îlots de jardins. Nous avons choisi notre camp.